Ode à l’apprentissage ! Ou comment répondre à la problématique des métiers en tension ?

27 Fév 2018

Dans la famille réforme, je demande l’apprentissage. Bonne pioche ! Souvent vu comme le parent pauvre de l’éducation nationale, le gouvernement a décidé de redorer le statut de l’apprenti et de revaloriser cette façon d’apprendre.

Au moment de la formulation des choix d’orientation et du regain économique que connaît le pays, force est de constater que la liste des métiers répertoriés comme porteurs en 2017 font également partis des métiers où les projets d’embauches sont présumés difficiles… N’est ce pas paradoxal ? On parle ici des postes de chaudronniers, carrossiers, couvreurs, bouchers, aides-soignants, menuisiers, plombiers chauffagiste mais aussi techniciens en électricité et électronique.

Ces métiers que l’on qualifie de métiers pénuriques montrent que nous sommes face à un manque de qualifications et à un manque de main d’œuvre !

A quoi cela est dû ?

Pendant longtemps, l’apprentissage a été mal vu. Il était signe que l’on n’avait pas réussi dans la vie et/ou que nous n’étions pas faits pour l’école et les grandes études.

Alors que si nous considérions l’apprentissage comme l’école de la vie professionnelle  qui offre une alternance entre théorie et pratique, nous ne serions pas en manque d’un certain nombre de qualifications !

L’apprentissage évolue et se développe de plus en plus dans des secteurs d’activités autres que les secteurs traditionnels de l’apprentissage bien connus tels que la restauration, le commerce, le bâtiment ou encore les entreprises agricoles,…

En effet, les fonctions techniques et de production, logistiques, supports (administratives, commerciales…) trouvent tout leur sens en apprentissage dans les secteurs de la banque et l’assurance, de l’industrie, des services, commerces… Sans compter l’évolution inéluctable des métiers au sein desquels la technologie prend une place de plus en plus importante. Par exemple, les services de logistique et préparation de commandes sont aujourd’hui bien différents par rapport à quelques années en arrière… Les employés qui y travaillent doivent donc développer de nouvelles compétences pour s’adapter à ces changements.

Tous les métiers en tension structurelle peuvent donc se préparer en apprentissage.

N’y aurait-il seulement que nos mentalités et nos représentations qui ne suivent pas ?!

Faisons un tour d’horizon et déjouons les idées reçues concernant l’apprentissage :

C’est dans le secteur de l’industrie que le nombre de contrats d’apprentissage est le plus nombreux (21,9%), suivi par le commerce et la réparation automobile (18, 8%) et enfin la construction avec 18,6%.

– 43 % des apprentis sont titulaires du bac voire d’un diplôme supérieur.

– la filière du tertiaire est la principale utilisatrice du contrat d’apprentissage.

– L’apprentissage se développe dans le secteur public, notamment dans le secteur sanitaire et social.

– 7 jeunes sur 10 trouvent un emploi à l’issue d’une formation en apprentissage. Plus exactement, 69 % des apprentis trouvent un emploi durable à l’issue de leur formation (60% niveau V – CAP, BEP -, 77% niveau IV – bac professionnel, brevet professionnel – 81% à partir du niveau III – bac+2 et plus).

L’apprentissage, c’est donc…

– 370 certifications différentes préparées

– 237 sites de formation d’apprentissage en France

– 72 métiers différents visés par les apprentis

Il faut donc INFORMER les jeunes et leurs familles sur les métiers et les dispositifs qui permettent d’y arriver. Ainsi, la mesure visant à publier par filière, le taux d’accès au diplôme, le taux d’insertion dans l’emploi et éventuellement le montant du premier salaire va dans ce sens. Et là, certains vont avoir des surprises ! Ils s’apercevront qu’un soudeur ou un chaudronnier dans l’aéronautique gagne très bien sa vie…

Une autre idée reçue est que l’apprentissage est une formation de facto courte alors qu’il ne se limite pas à un niveau CAP/BEP. L’apprentissage est une forme pédagogique qui vous permet d’apprendre un métier mais ne signifie pas que vous ne pouvez pas aller jusqu’au Bac +5 !

L’apprentissage est également l’école de l’entreprenariat. Entre 30 et 40 % d’anciens apprentis deviennent des entrepreneurs.

L’apprentissage est donc un enjeu pour la croissance d’un pays et nous permettra d’être compétitifs. A noter que plus l’apprentissage est développé dans un pays et moins le chômage de masse des jeunes est important !

Dans la région bordelaise, deux événements (entre autres) vous permettront de découvrir et d’échanger avec des professionnels :

16 mars et 17 mars : Salon de l’apprentissage et de l’alternance de 9h00 à 17h00 au Hangar 14 à Bordeaux

23 et 24 mars 2018 : Les olympiades des métiers au Parc des Expositions à Bordeaux. Vous trouverez les infos via leur site : https://www.olympiadesmetiers.fr/

Découvrez notre article « Alternance : contrat d’apprentissage vs contrat de professionnalisation » >

des étudiants autour d'une table