Start-up VS Grand Groupe / 1ère partie

09 Nov 2017

Conditions de travail, missions, rémunération, risques : des grandes multinationales aux jeunes pousses, quelles sont celles qui offrent les meilleures opportunités ? L’instabilité des secondes peut conduire les salariés, les années passant, à choisir de se poser…

Que choisir ? Travailler dans une société établie, une multinationale, ou tenter l’aventure de la start-up ? Les grands groupes privilégient des profils très normés, issus des mêmes grandes écoles, selon des critères de sélection très rigides, le choix n’est pas donné à tous. Il est rare de viser la start-up, reconnaissent les jeunes actifs. Le plus souvent, ils préfèrent créer la leur ou entrer dans une société renommée pour l’exhiber sur leur CV. En tout cas, une chose est sûre : l’alternative est loin d’être neutre, car ce sont deux mondes que tout oppose.

Le cocooning vs les grands espaces

Il faut passer par la porte de service pour entrer dans la pépinière de start-up Paris-République. Escalier de béton peint autour d’un monte-charge pour palettes, entrepôts plateaux scindés en pièces homogènes fermées, petites enseignes permettant d’identifier les start-up, espace commun meublé de canapés et tables de bistrot… Et dans chacune, des tables collées les unes aux autres, quelques papiers, des ordinateurs portables. Rien à voir avec les temples de verre et d’acier de La Défense. Ni avec les halls d’entrée et bureaux soignés d’une société établie ayant bâti une partie de sa Marque Employeur sur le design de son mobilier. Dans une start-up, tout est bricolé et cool, y compris les jeunes en jeans, chemises ou sweat shirts à capuche à l’air sortis tout droit de l’école. De cette proximité au sein d’une équipe où l’on se tutoie, où le fondateur est à portée de main et où chacun sait ce que font les autres, se dégage l’impression d’un groupe de copains. Pour l’étranger qui arrive là, impossible de voir au premier coup d’œil qui est le chef.

Dans une société établie, chacun n’oublie jamais son rang ni à qui il doit rapporter. Au sein d’une start-up, chacun propose ses idées sans craindre de court-circuiter son chef ni de le voir se les approprier. Il n’y a ni cloisonnements, ni barrières, au prix, souvent, d’une définition de poste très floue, aux contours mobiles.

Touche-à-tout vs hyperspécialisation

Quand, dans un groupe, l’hyperspécialisation des postes permet de se construire une excellence qui sera reconnue sur le marché du travail, dans une start-up, il ne faut pas avoir peur de toucher à tout, quitte à faire des choses qui n’ont rien à voir avec ce pour quoi on a été recruté. L’important, c’est que tout le monde est tourné vers le développement de la société. Cela nourrit un fort sentiment d’appartenance.

Ce qui compte pour les jeunes diplômés, c’est d’emmagasiner de l’expérience dans des domaines variés et inconnus pour eux, y compris en zone d’inconfort. D’où aussi ce sentiment d’improvisation qui désarçonne parfois les nouveaux arrivants : certains sont surpris par le fonctionnement, comme il y a très peu de moyens, les choses sont faites selon des processus non stabilisés. Un sentiment de liberté agréable… tant que la pression n’est pas trop forte.

Dans les start-up, le quotidien est très varié. Loin des tâches délimitées et répétitives que l’on trouve parfois dans des groupes aux process très structurés. D’où la facilité avec laquelle chacun peut présenter ses idées au fondateur, lequel peut démarrer sur le champ leurs mises en œuvre.

Pour lancer un projet dans une société établie, il faut le présenter une première fois à son supérieur hiérarchique. L’ajuster, le valider, le représenter et caler tous les paramètres dans un va-et-vient interminable avant le feu vert. En start-up, si une idée est bonne, elle s’imposera tout de suite. La politique interne et les problèmes de territoire ne pourront ni la freiner ni la déformer. La différence de rythme entre une société établie, où le processus de décision peut s’étaler sur des semaines ou des mois, et une PME où l’on décide et exécute tout de suite, pose un vrai problème pour les start-up qui travaillent en B to B (business to business).

Découvrez la deuxième partie de cet article

une groupe en train de discuter

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